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Clarisse Doussot soumet des éléments issus d’une réalité ordinaire à un impératif fictionnel. Elle agence un dispositif qui ne pourrait n’être qu’un simple jeu d’apparition et de disparition. Donner à voir consisterait alors à produire une interrogation sur ce qui sépare le réel de la fiction, et la photographie en resterait à une fonction d’éclairement de cette interrogation. Certes, le propos de Clarisse Doussot n’est pas étranger à la spécificité de cette approche. Mais, à y regarder de plus près, sa démarche est plus subtile et plus fertile. D’abord, parce qu’elle développe un vrai sens de la composition, c’est-à-dire de la mise en relation des contraires pour qu’ils se complètent mutuellement au lieu de s’opposer directement. Ensuite, parce qu’elle sait provoquer non pas un flottement mais, plus précisément, un détachement de l’image par rapport à son référent.
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Didier Arnaudet, Art press, Avril 2002